ATTENDU QUE l’ancien cimetière catholique situé au parc Macdonald Gardens, près des rues Rideau et Cobourg, abriterait les restes de victimes de la grande famine ayant sévi en Irlande de 1845 à 1851, qui font partie des milliers de réfugiés arrivés à Bytown dénutris et, souvent, atteints du typhus durant l’été 1847; et
ATTENDU QUE les réfugiés ayant fui la famine en Irlande ont été accueillis à Ottawa sous le signe d’une compassion héroïque par la sœur Bruyère, les Sœurs de la Charité, les Pères Oblats, le docteur Van Cortlandt, d’autres membres du clergé et des femmes bénévoles, entre autres; et
ATTENDU QUE le cinquième des 106 812 personnes ayant fui la famine en Irlande pour se réfugier au Canada durant l’été 1847 sont décédées soit durant le voyage, soit en terre canadienne, mais que la grande majorité d’entre elles ont survécu et prospéré, ce qui témoigne de la résilience dont peuvent faire preuve les humains à qui l’on offre de la compassion, de l’espoir et des occasions; et
ATTENDU QUE d’innombrables Irlandais de Bytown-Ottawa, qui sont arrivés à Bytown durant le XIXe siècle, ont contribué à façonner la ville en participant à la construction du canal Rideau, en travaillant dans l’industrie du sciage et en cultivant les vallées de l’Outaouais et de la Gatineau; et
ATTENDU QUE le peuple canadien et les peuples autochtones ont accueilli les immigrants irlandais avec compassion, et que le travail exemplaire des nations anishinaabe, haudenosaunee et wendate sera souligné en Irlande dans le cadre du projet « National Famine Way », qui commémore le voyage entrepris par 1 490 émigrants ayant marché de Strokestown, dans le comté de Roscommon, jusqu’aux navires au port de Dublin dans les années 1840; et
ATTENDU QU’un plan ambitieux a émergé en partenariat avec le National Famine Museum (Strokestown, comté de Roscommon, Irlande) pour que le Canada commémore lui aussi le parcours des émigrants ayant fui la famine; et
ATTENDU QU’en Irlande, le symbole du Famine Way est une paire de chaussures en bronze, qui représente le parcours rempli d’espoir de ces personnes et la fuite de la famine; et
ATTENDU QU’un certain nombre de ces chaussures de bronze arriveront, en provenance de l’Irlande, à Terre-Neuve le 9 mai 2024 à bord du Celtic Explorer et seront envoyées à différents endroits au Canada où l’on érigera des monuments (Grosse-Île, Québec, Montréal, Toronto) ou où l’on songe activement à le faire; et
ATTENDU QUE l’installation de ces monuments aura lieu durant l’été 2024 dans l’est et le centre du Canada; et
ATTENDU QUE l’ambassadeur de l’Irlande au Canada, Eammon McKee, un historien très intéressé à l’histoire des Irlandais au Canada, appuie ce projet avec enthousiasme; et
ATTENDU QUE le coût total de l’expédition, de la production et de l’installation du mémorial des chaussures de bronze du parc Macdonald Gardens sera couvert par des campagnes de financement du comité du monument de la famine de Bytown; et
ATTENDU QUE le parc Macdonald Gardens est très cher à la population de la Basse-Ville et que Frederick Gage Todd, un architecte-paysagiste canadien de renom, est reconnu pour sa conception de certains des plus beaux parcs urbains du pays, dont le parc Assiniboine de Winnipeg (1904 1906), le parc Bowring de St. John’s, à Terre-Neuve (1912 1914) et le parc des Champs-de-Bataille-Nationaux (Plaines d’Abraham) de Québec; et
ATTENDU QUE le parc Macdonald Gardens est désigné en vertu de la partie IV de la Loi sur le patrimoine de l’Ontario et que l’installation d’un tel monument exigera un permis patrimonial; et
ATTENDU QUE la consultation publique sur le plan de conservation du patrimoine proposé pour ce parc est imminente; et
ATTENDU QU’il serait profitable de donner aux résidents, notamment ceux de la Basse-Ville, et à la diaspora irlandaise d’Ottawa l’occasion d’exprimer leur point de vue sur l’installation d’un mémorial; et
ATTENDU QUE le Comité du patrimoine bâti a pour tâche d’offrir orientation et soutien au Conseil sur les questions relevant des parties IV et V de la Loi sur le patrimoine de l’Ontario;
PAR CONSÉQUENT, IL EST RÉSOLU QUE la motion suivante soit présentée au Comité du patrimoine bâti à sa réunion du 14 mai 2024 en vue de sa recommandation au Conseil le 15 mai 2024 :
IL EST RÉSOLU QUE la Ville d’Ottawa participe au projet de chaussures de bronze en permettant l’érection d’un monument commémorant les victimes de la famine en Irlande au parc Macdonald Gardens – ou dans un autre lieu jugé approprié pour honorer la mémoire des victimes de cette famine, dont les restes reposent à Ottawa – afin d’offrir un espace propice à la réflexion sur la capacité de l’humanité à faire preuve de compassion et de résilience;
IL EST EN OUTRE RÉSOLU QUE l’on demande au personnel de travailler avec le comité du monument de la famine de Bytown pour régler les questions relatives à l’emplacement, à l’installation, aux permis nécessaires, à l’entretien et à la responsabilité;
IL EST EN OUTRE RÉSOLU QUE, avec un souci de préserver pour les résidents d’Ottawa les caractéristiques et la structure patrimoniales du parc Macdonald Gardens à l’endroit proposé, le mémorial serve différentes visées :
- Remercier le Canada pour sa réponse à la crise humanitaire vécue par les Irlandais et reconnaître l’héroïsme remarquable des Premières Nations anishinaabe, haudenosaunee et wendate et des autres premiers répondants ayant accueilli, même au péril de leur vie, des vagues sans précédent de réfugiés de la famine atteints d’une maladie alors inconnue et souvent mortelle.
- Honorer les victimes de la grande famine en Irlande arrivées à Bytown et rappeler l’importante crise humanitaire s’étant étendue jusqu’aux rives du Canada.
- Souligner la résilience de l’esprit humain face aux catastrophes et rappeler que, si 20 000 Irlandais ont péri, quelque 90 000 autres ont survécu et pu prospérer en profitant de possibilités et d’un espoir renouvelés au Canada.
- Enrichir l’expérience proposée au public dans ce parc de la ville grâce à un monument de conception novatrice qui invite à réfléchir à la fonction initiale de ce lieu où reposent des âmes.
- Créer un espace contemplatif dans un lieu imposant le respect par les restes qu’il abrite et l’importance du rôle qu’il a joué dans l’histoire de la ville.
- Proposer un symbole inspirant de la compassion, de l’espoir et des horizons qui s’ouvrent, qui peuvent être des vecteurs de transformation puissants pour toutes ces personnes qui arrivent en territoire nouveau.