Sonia Bebbington, bibliothécaire en chef et directrice générale, Sarah Macintyre, directrice, Services à la clientèle, et Alexandra Yarrow, gestionnaire de programme, Conseil d’administration et Services stratégiques, présentent au C.A. un résumé des contestations portant atteinte à la liberté intellectuelle reçues par la BPO en 2024 (présentation conservée dans les dossiers de la bibliothécaire en chef et directrice générale).
Le membre Slack quitte la réunion à 17 h 23 et y revient à 17 h 27.
La présentation comprend :
- un résumé des fondements de la liberté intellectuelle à la BPO;
- un tableau indiquant le nombre de contestations officielles (demandes de réexamen) reçues dans la dernière décennie;
- un aperçu des 11 demandes de réexamen officielles reçues en 2024;
- les dernières nouvelles concernant l’examen des articles perdus et les précédentes décisions relatives aux contestations;
- un résumé des initiatives récentes et à venir en faveur de la liberté intellectuelle (formation du personnel, activités);
- un rappel des ressources canadiennes pertinentes.
Le président donne la parole aux membres qui ont des questions sur le rapport.
Le membre King demande si la BPO a des stratégies pour concilier liberté intellectuelle et préoccupations du public, notamment concernant les ressources pour enfants. Sonia Bebbington, bibliothécaire en chef et directrice générale répond que la BPO est consciente de l’importance d’engager des discussions respectueuses avec les clients, dont les préoccupations concernant les ressources reposent souvent sur des croyances ou des expériences personnelles profondément ancrées. Elle ajoute que le personnel analyse de manière approfondie et réfléchie tous les articles contestés. Enfin, elle précise que la BPO veille de diverses manières à rendre ses espaces accueillants et confortables pour les enfants et les familles.
Concernant les stratégies concrètes mises en œuvre pour accompagner les familles avec de jeunes enfants, Mme Yarrow explique que lorsqu’un enfant obtient une carte de bibliothèque, l’un de ses parents doit signer cette carte, et c’est l’occasion pour le personnel de souligner l’importance d’une visite de la bibliothèque en famille et de la responsabilité parentale ainsi que de la nécessité de discuter avec les enfants de leurs lectures. Elle fait savoir que les parents qui souhaitent un plus grand contrôle peuvent, par exemple, demander un type de compte restreignant l’accès de leur enfant à Internet à la bibliothèque. Elle ajoute que le personnel reste, comme toujours, une ressource essentielle : lorsqu’un parent ou une autre personne responsable d’un enfant éprouve de la difficulté à lui expliquer des sujets complexes, les employés peuvent proposer des listes de lecture, apporter leur expertise ou recommander d’autres outils comme HabiloMédias.
- King remercie le personnel pour sa réponse et son rapport détaillés, qui montrent l’approche équilibrée mise en place pour à la fois défendre la liberté intellectuelle et répondre aux observations pertinentes du public. Il souligne la détermination dont fait preuve la BPO pour s’assurer que les perspectives traditionnellement marginalisées sont représentées tout en préservant la liberté intellectuelle.
- King fait savoir qu’il apprécie le suivi et les rapports exhaustifs réalisés concernant les contestations, car ils permettent d’orienter les futures décisions stratégiques et opérationnelles et offrent une perspective locale sur les grandes tendances sociales observées au Canada et aux États-Unis. Il demande si le taux de contestations de la BPO est comparable à celui d’autres bibliothèques publiques canadiennes de taille semblable. MmeYarrow répond que le taux de la BPO est relativement comparable à celui d’autres bibliothèques, notamment à celui de la Bibliothèque publique de Toronto, mais elle prévient que les chiffres de Toronto pour 2024 n’ont pas encore été publiés. À l’échelle nationale, la base de données des contestations du Centre for Free Expression répertoriait au total 95 contestations des services de bibliothèque en 2024, mais les signalements varient d’une bibliothèque à l’autre. Elle présente aussi les données de l’Association des bibliothèques américaines, qui a recensé 414 tentatives de censure de plus de 1 000 titres distincts aux États-Unis en 2024, un chiffre en baisse par rapport à 2023. Mme Yarrow conclut en soulignant que les bibliothèques nord-américaines continuent de signaler, en plus des contestations officielles, des cas de censure « douce » ou « silencieuse » et des manifestations ou d’autres activités organisées.
La membre Crawford indique qu’elle a pu participer à la Super Conférence 2025 de l’Association des bibliothèques de l’Ontario. Elle a assisté à une allocution très suivie de James Turk, directeur du Centre for Free Expression, à l’Université métropolitaine de Toronto. Elle explique que M. Turk a souligné l’importance pour le personnel de pouvoir compter sur le conseil d’administration de la bibliothèque, en particulier lorsqu’il est confronté à des contestations difficiles. M. Turk a également parlé des campagnes organisées dans plusieurs provinces pour contester des livres au contenu LGBTQIA2S+, et des difficultés propres aux bibliothèques scolaires, dont le personnel manque souvent de ressources pour répondre aux contestations des parents. Mme Crawford remercie le personnel pour la récente formation donnée à la BPO et termine en disant qu’elle est très fière d’être membre du C.A. d’une bibliothèque publique fortement engagée en faveur de la liberté intellectuelle.
Mme Bebbington remercie Mme Crawford pour son intervention et ajoute que la position de la BPO sur la liberté intellectuelle est importante et qu’elle requiert le soutien continu du C.A., soutien apprécié par le personnel.
La vice-présidente Fisher demande si la formation destinée au personnel est obligatoire, et quels ont été les retours à son sujet. Mme Yarrow répond que le module d’apprentissage en ligne (partie 1), élaboré en collaboration avec l’équipe de haute gestion de la BPO, est obligatoire pour tout le personnel : les employés doivent regarder la vidéo, puis en discuter avec leur superviseure ou superviseur ou chef de service. La formation d’une journée en personne (partie 2), donnée par une équipe de deux animatrices ou animateurs, est obligatoire pour certains membres du personnel seulement. Mme Yarrow précise que plus de 300 employés ont assisté à la séance en personne. Après la formation, les participants reçoivent un formulaire de rétroaction anonyme par courriel et peuvent transmettre leurs commentaires verbalement à leur superviseure ou superviseur. Les formulaires de rétroaction sont lus par l’équipe Expérience des employés, chapeautée par Anna Basile, directrice générale adjointe et directrice, Services organisationnels. Les commentaires sont transmis à l’équipe d’animation, et des mesures sont prises en conséquence.
Le membre Smith demande combien de titres sont visés par les 11 demandes de réexamen. Mme Macintyre répond que les 11 demandes visent 11 titres distincts. M. Smith demande si le personnel peut transmettre la liste de ces ouvrages, ce à quoi Mmes Macintyre et Yarrow répondent que cette liste figure dans le document 1 du rapport remis au C.A. ce soir.
- Smith souhaite en savoir plus sur les pratiques en matière de suggestions d’achats par la clientèle. Il se demande notamment s’il y a une ambiguïté dans les politiques applicables qui pourrait conduire à des décisions idéologiquement orientées d’une manière ou d’une autre. Il demande à obtenir une copie de la politique applicable. MmeMacintyre répond que le formulaire de suggestions d’achats et les liens vers la politique applicable – le Cadre de gestion du contenu approuvé par le C.A. – se trouvent sur le site Web de la BPO. Les critères de sélection des documents figurant dans le Cadre sont appliqués de façon uniforme par le personnel. Enfin, Mme Macintyre propose à M. Smith de s’entretenir avec elle s’il souhaite discuter d’autres éléments du Cadre, proposition que M. Smith accepte.
En l’absence d’autres questions, le rapport est REÇU tel quel.
MOTION No OPL 20250211/5
Que le Conseil d’administration de la Bibliothèque publique d’Ottawa prenne connaissance de ce rapport à titre d’information.
Résultat: Reçu