ATTENDU QUE les armes nucléaires sont les armes les plus inhumaines et impitoyables jamais créées; et
ATTENDU QUE la menace actuelle sans précédent d’un recours à des armes nucléaires implique un risque jamais vu depuis la guerre froide; et
ATTENDU QU’une seule détonation nucléaire pourrait entraîner des conséquences à long terme pour la santé et l’environnement, dont de graves perturbations climatiques, des incendies de grande surface et une retombée radioactive pouvant mener à une famine mondiale et, dans un scénario extrême, à l’extinction de l’humanité; et
ATTENDU QUE l’arsenal nucléaire d’aujourd’hui contient des armes qui sont mille fois plus puissantes que celles qui ont détruit Hiroshima et Nagasaki, tuant des centaines de milliers de civils et causant des souffrances constantes à des milliers d’autres en raison de brûlures et d’autres maladies; et
ATTENDU QUE la population mondiale ne sera jamais tranquille tant qu’il ne sera pas mis fin à la course aux armes nucléaires et tant que celles-ci ne seront pas interdites et abolies; et
ATTENDU QUE l’Organisation mondiale de la Santé a déclaré que les armes nucléaires constituent la plus grande menace immédiate pour la santé et le bien-être de l’humanité, et qu’aucune intervention médicale ou de secours digne de ce nom, en cas de détonation d’une arme nucléaire de 100 kilotonnes (soit de taille moyenne), ne serait possible; et
ATTENDU QUE la Fédération mondiale des associations de santé publique, dont l’Association canadienne de santé publique est membre, salue l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, la première interdiction internationale exhaustive des armes nucléaires, soulignant du même souffle qu’il s’agit des armes de destruction massive les plus dévastatrices et les dernières à être largement bannies; et
ATTENDU QUE l’existence même des armes nucléaires présente des risques humanitaires catastrophiques, advenant une détonation intentionnelle, accidentelle ou causée par une erreur de calcul, et que la sécurité de toute l’humanité est définitivement en jeu; et
ATTENDU QUE les armes nucléaires produisent une contamination radioactive qui perdure des millénaires, engendrant des cancers et d’autres maladies qui peuvent se transmettre d’une génération à l’autre; et
ATTENDU QUE la conception, la mise à l’essai et l’utilisation d’armes nucléaires touchent de façon disproportionnée les femmes, les filles et les peuples autochtones, qu’à Hiroshima et Nagasaki, après 1945, les femmes étaient deux fois plus susceptibles de développer un cancer solide et d’en mourir en raison de leur exposition au rayonnement ionisant, que cette différence sexuelle a aussi été observée après la catastrophe de 1986 à la centrale nucléaire de Tchernobyl, les filles étant considérablement plus susceptibles que les garçons de développer un cancer de la thyroïde en raison de la retombée nucléaire, qu’à la suite des plus de deux mille essais nucléaires menés entre 1945 et 2017, ce sont les communautés autochtones de partout dans le monde qui ont fait les frais de ces expériences meurtrières, les peuples autochtones de l’Australie, des États-Unis, des Îles Marshall, de la Nouvelle-Zélande et des Fidji que l’on connaît aujourd’hui ayant été déplacés de façon permanente une fois leurs terres devenues radioactives et inhabitables en raison des essais nucléaires, une situation qui demeure des décennies après la fermeture des sites d’essai, et qu’au Canada, de nombreux membres de la Première Nation de Délı̨nę ayant travaillé à la mine de Port Radium, où ils extrayaient et transportait du minerai d’uranium pour la production d’armes atomiques par le Projet Manhattan, ont développé des cancers attribuables à leur exposition à de l’uranium de teneur faible; et
ATTENDU QUE même un recours limité aux plus de 13 000 ogives nucléaires dans le monde pourrait tuer des milliards d’êtres humains loin de la cible initiale en raison de retombées radioactives, de pertes de récoltes et de famines; et
ATTENDU QU’Antonio Guterres, secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, relevant les signes inquiétants d’une nouvelle course aux armes nucléaires alors que les États-Unis continuent de moderniser leur arsenal, a déclaré qu’il « suffirait d’un seul malentendu, d’un seul faux pas, d’une seule erreur de calcul, d’un seul bouton pour mener l’humanité à sa fin »; et
ATTENDU QUE le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires de l’Organisation des Nations Unies, entré en vigueur le 22 janvier 2021, est un accord international historique qui interdit complètement les armes nucléaires dans le but ultime de les éliminer entièrement; et
ATTENDU QUE le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, qui réclame l’interdiction des armes nucléaires depuis 1945, a salué l’adoption du Traité comme une étape historique et fort attendue vers leur élimination; et
ATTENDU QUE l’Association médicale mondiale, vivement préoccupée par les conséquences catastrophiques des armes nucléaires sur la santé publique et l’environnement, salue le Traité et exhorte les États à le signer, à le ratifier ou à y adhérer sans délai, et à le mettre en œuvre fidèlement; et
ATTENDU QUE plus d’un millier de récipiendaires de l’Ordre du Canada s’étant joints à une initiative de John Polanyi, C.C., Douglas Roche, O.C. et feu Murray Thomson, O.C. exhortent le Canada à œuvrer pour que les pays de l’OTAN reconnaissent le Traité comme une étape vers l’élimination éventuelle des armes nucléaires; et
ATTENDU QUE d’anciens premiers ministres, ministres des Affaires étrangères et ministres de la Défense, dont les très honorables John N. Turner et Jean Chrétien et les honorables Lloyd Axworthy, Jean-Jacques Blais, Bill Graham, John McCallum et John Manley, se sont joints en 2020 à cinquante-cinq dirigeants d’états alliés non dotés d’armes nucléaires, déclarant que « les armes nucléaires n’ont aucune utilité militaire ou stratégique légitime au vu des conséquences catastrophiques qu’elles peuvent engendrer pour l’être humain et l’environnement », et encouragent le Canada à signer et à ratifier le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires; et
ATTENDU QU’UN sondage de Nanos effectué en avril 2021 révèle qu’une forte majorité de la population canadienne est d’avis que le Canada devrait adhérer au Traité, soixante-quatorze pour cent (74 %) étant favorables, au moins dans une certaine mesure, à ce que le pays signe et ratifie le nouveau traité; et
ATTENDU QUE la Déclaration d’Ottawa de 2021, signée par des personnalités canadiennes, signale qu’il est dit dans le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires que « toute utilisation d’armes nucléaires irait à l’encontre des principes qui orientent l’humanité et la conscience publique », et prie le Canada d’adhérer au Traité; et
ATTENDU QUE les villes et leurs résidents sont les cibles premières des armes nucléaires et qu’Ottawa a une responsabilité particulière, en tant que capitale nationale du Canada, de voir à ce que ses résidents aient le droit de vivre dans un monde sans menace d’attaque nucléaire; et
ATTENDU QUE dix-sept villes canadiennes, soit Cape Breton, Halifax, Langley, Montréal, North Saanich, Oakville, Pelham, Saanich, Sooke, Squamish, Sudbury, Toronto, Vancouver, Victoria, West Vancouver, White Rock et Winnipeg, ont déjà exprimé leur appui au Traité en signant l’appel aux villes de la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires; et
ATTENDU QUE la Ville d’Ottawa a joint l’organisation internationale non gouvernementale Mayor for Peace en 1985 afin de collaborer avec d’autres villes du monde pour réclamer l’abolition du nucléaire, et qu’en 2004, M. Tadatoshi Akiba, alors président de l’organisation et maire d’Hiroshima, a visité Ottawa et a rencontré des élèves du secondaire ainsi que des leaders de la société civile, ayant été généreusement accueilli à l’hôtel de ville par le maire de l’époque, Bob Chiarelli; et
ATTENDU QU’EN 2006, la Fédération canadienne des municipalités (FCM) a résolu, pour soutenir Mayor for Peace, de faire ce qui suit :
o exprimer son appui sans réserve à l’égard de Mayor for Peace, « qui préconise l’abolition des armes nucléaires »;
o envoyer une lettre au gouvernement du Canada indiquant son appui envers Mayor for Peace; et
ATTENDU QUE Jim Watson, maire d’Ottawa, a proclamé le 6 août Journée Hiroshima et le 9 août Journée Nagasaki pour deux années consécutives, soit en 2020 et en 2021;
PAR CONSÉQUENT, IL EST RÉSOLU QUE la Ville d’Ottawa exprime sa profonde inquiétude face à la grave menace que posent les armes nucléaires pour les communautés du monde entier et sa ferme conviction que les résidents ont le droit de vivre dans un monde où cette menace n’est plus, et reconnaisse que toute utilisation d’armes nucléaires, délibérée ou accidentelle, aurait des conséquences catastrophiques, profondes et durables pour la population et l’environnement;
IL EST EN OUTRE RÉSOLU QUE la Ville d’Ottawa se rallie aux autres villes canadiennes signataires de l’appel aux villes, appuie le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires et exhorte nos gouvernements à le signer et à le ratifier.